Accidents du travail
Le régime des accidents du travail en France prévoit une indemnisation automatique et forfaitaire sauf en cas de faute inexcusable de l’employeur ; en effet dans ce cas certains préjudices complémentaires peuvent être indemnisés.
Frais médicaux : Tous les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, d’hospitalisation, ainsi que ceux liés à la rééducation, sont pris en charge à 100 % par l’assurance maladie.
Indemnités journalières (IJ) :
Durant l’arrêt de travail : Le salarié reçoit des indemnités journalières dès le lendemain de l’accident, sans délai de carence. Elles sont calculées sur la base du salaire brut des mois précédant l’accident.
Les IJ sont équivalentes à 60 % du salaire journalier de base pour les 28 premiers jours d’arrêt.
À partir du 29ᵉ jour, les IJ passent à 80 % du salaire journalier de base.
3. Indemnité temporaire d’inaptitude
Si, après consolidation de l’état de santé, le salarié est déclaré inapte à reprendre son emploi, il peut percevoir une indemnité temporaire d’inaptitude en attendant un éventuel reclassement ou licenciement.
4. Rente d’incapacité permanente
En cas de séquelles entraînant une incapacité permanente, le salarié peut percevoir une rente d’incapacité, dont le montant dépend du taux d’incapacité déterminé par la Sécurité sociale.
Taux d’incapacité inférieur à 10 % : le salarié reçoit une indemnité en capital (versement unique).
Taux d’incapacité supérieur ou égal à 10 % : le salarié perçoit une rente viagère.
5. Indemnisation complémentaire de l’employeur
La convention collective ou un accord de branche peut prévoir des indemnités complémentaires versées par l’employeur, afin de compléter les indemnités journalières de la Sécurité sociale.
6. en cas de faute inexcusable
La faute inexcusable est reconnue lorsque deux conditions principales sont remplies
Connaissance du danger par l’employeur : L’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel le salarié était exposé dans le cadre de son travail.
Absence de mesures de protection adéquates : L’employeur n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger le salarié contre ce danger. Il s’agit d’un manquement grave à l’obligation de sécurité de l’employeur.
En résumé, la faute inexcusable est constituée lorsqu’il est prouvé que l’employeur avait conscience ou aurait dû avoir conscience du danger et qu’il a délibérément omis de prendre les mesures de prévention nécessaires pour protéger le salarié.
La jurisprudence a élargi la définition et les conséquences de la faute inexcusable au fil du temps, notamment avec l’arrêt de la Cour de cassation de 2002, qui a présumé la faute inexcusable dès lors que l’employeur n’avait pas pris les mesures nécessaires pour éviter un danger qu’il connaissait ou aurait dû connaître. Cela a facilité la reconnaissance de la faute inexcusable dans de nombreux cas.
Conséquences de la Faute Inexcusable
Indemnisation majorée : La reconnaissance de la faute inexcusable permet au salarié ou à ses ayants droit de percevoir une majoration de la rente d’incapacité permanente. Cette rente peut être augmentée jusqu’à un montant équivalent au salaire intégral du salarié.
Réparation des préjudices : Le salarié peut également obtenir une indemnisation complémentaire pour réparer divers préjudices, comme le préjudice moral, les souffrances physiques et morales, le préjudice esthétique, le préjudice d’agrément, l’aménagement du domicile ou les frais de véhicule adapté. En revanche jusqu’à présent l’indemnisation du déficit fonctionnel permanent était exclu car on considérait qu’il était inclus dans le DFP.
En 2023, l’Assemblée plénière de la Cour de cassation a rendu deux arrêts importants qui marquent un revirement de jurisprudence concernant la faute inexcusable de l’employeur. Ces arrêts, rendus le 20 janvier 2023, ont pour effet d’améliorer l’indemnisation des victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles lorsque la faute inexcusable de l’employeur est reconnue.
En effet, la Cour de cassation juge désormais que la rente ne couvre plus le DFP, permettant ainsi aux victimes de réclamer une indemnisation distincte pour ce préjudice. Cette décision s’aligne sur la jurisprudence du Conseil d’État et vise à faciliter l’accès des victimes à une indemnisation plus juste et plus complète de leurs souffrances
L’assistance de votre avocat est indispensable pour vous permettre de maîtriser une procédure complexe encadrée par des délais très stricts.
Victimes de l’amiante :
A partir de la fin du 19ème siècle, l’usage de l’amiante s’est développé pour accompagner la révolution industrielle, puis s’est progressivement généralisé. En 1975, la France en utilisait 150 000 tonnes par an, essentiellement dans le bâtiment.
La dangerosité de ce matériau a été révélée très rapidement, mais la France a tardé à réglementer son usage
Par l’effet d’une directive du 26 juillet 1999, l’usage de l’amiante a été interdit dans tous les pays de la communauté européenne à compter du 1er janvier 2005.
La lenteur des pouvoirs publics à mettre en place cette interdiction, la puissance du lobby industriel qui a contribué au retard de la France par rapport à d’autres pays européens et aux Etats Unis, ont fait de l’affaire de l’amiante un scandale sanitaire national, le plus important que la France ait connu.
Selon le Haut Conseil de la Santé Publique, la fibre cancérigène pourrait être responsable de 70 000 à 100 000 décès d’ici 2050.
Une grande majorité des contaminations par l’amiante sont intervenues dans le cadre professionnel.
Pour répondre au scandale sanitaire de l’amiante, l’article 53 de la loi du 23 décembre 2000 portant financement de la sécurité sociale pour 2001 a crée le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante. L’indemnisation offerte par le FIVA répond au principe de réparation intégrale, au contraire de l’indemnisation forfaitaire prévue par la législation sur les accidents du travail.
Votre avocat vous assistera devant le FIVA.